2. Les temps de l’industrie

Dépassant le cadre de la simple récupération suivant la phase dépressive de la fin du Moyen Age, « la France [entre] en industrie en même temps qu’en Renaissance » nous dit Denis Woronoff. Si l’industrie ne naît pas avec l’époque moderne, elle connaît une croissance sans précédent à partir du tournant des XVe et XVIe siècles ; le textile en représente le fer de lance alors que la sidérurgie acquiert le statut d’industrie par une série de changements décisifs.

Manufacture d’indiennes des frères Wetter, salle de la manufacture. Rossetti, Orange


Les guerres de Religion puis la phase dépressive d’un long XVIIe siècle contrarie d’une manière inégale le processus de développement des activités productives, sans empêcher d’importantes évolutions de structures de se produire, notamment sous l’impulsion de l’Etat, du Colbertisme en particulier. Bénéficiant de cette politique et du changement de conjoncture, l’industrie connaît sa plus forte poussée durant un court XVIIIe siècle. On peut voir, dans cette croissance et dans les mutations de structure qui l’accompagnent, les prémices de l’industrialisation, s’appuyant sur de nouvelles branches comme sur de plus anciennes. On peut aussi y déceler la prospérité relative de régions et d’activités pour lesquelles des difficultés apparaissent, dès la fin du XVIIIe siècle, pour se révéler pleinement au cours du XIXe siècle.