1.1 Les politiques économiques au temps de la modernisation

Avant la Première Guerre mondiale, l’Etat en France n’avait pas vocation à intervenir dans la vie économique du pays et dans son industrie autrement que par les protections douanières.


Les taxes à l’entrée des produits importés dans le territoire national assuraient une partie essentielle des ressources de l’Etat et permettaient de protéger les productions nationales de la concurrence de ces produits éventuellement proposés à moindre prix par d’autres pays. Il existait par ailleurs des réglementations concernant notamment l’exploitation du sous-sol par les mines, les transports ferroviaires et d’une façon générale les infrastructures de transport, ou encore les établissements industriels insalubres. Il s’agit d’abord d’un rôle de contrôle pour lequel l’Etat dispose de corps de hauts fonctionnaires expérimentés comme celui des Mines ou celui des Ponts et Chaussées. Exceptionnellement, l’Etat participait à la production de biens matériels comme avec les Manufactures d’Armes ou les Poudreries, ou encore la Manufacture des tabacs et allumettes.

Les nécessités de l’économie de guerre pendant la Première Guerre, puis par la crise économique de l’entre deux-guerres, dite « crise de 1929 », amène l’Etat à intervenir de plus en plus dans la vie économique. C’est ainsi qu’il devient « entrepreneur » avec la nationalisation des chemins de fer et celle des armements (1936 – 1937). Les transformations du rôle de l’Etat s’amplifient au cours de la période de modernisation.

Cette amplification repose sur l’évolution de la pensée économique et des outils de compréhension de l’économie (A), sur une vague de nationalisations (B) et sur une méthode économique nouvelle, la « planifications à la française » (C).