2.4.2 PME et ETI
En 2009, on compte 131 253 PME (soit moins de 250 salariés et un chiffre d’affaires inférieur à 25 millions d’euros) et 2 555 003 microentreprises (moins de 10 salariés), soit respectivement 4,9 % et 95 % des entreprises.
Au total, elles représentent 46,2 % des emplois mais plus de 60 % de l’emploi manufacturier contre 45 % en 1973. Elles forment l’exact opposé des grandes entreprises : elles investissent moins, font moins de R&D et exportent peu ; leurs dirigeants sont moins diplômés, même si leur niveau d’études tend à s’élever ; elles sont présentes sur tout le territoire. Ce sont majoritairement des entreprises familiales mais elles sont de plus en plus nombreuses à être contrôlées par un groupe (23,4 % en 2009). Parce qu’elles créent davantage d’emplois, les pouvoirs publics multiplient les mesures de soutien en leur faveur. Dans l’industrie, il faut distinguer les sous-traitants des grands groupes et les « jeunes pousses » positionnées sur des niches d’avenir mais qui, souvent, peinent à grandir. Les PME souffrent de difficultés de financement et de délais de paiement trop longs. Elles subissent également les effets de la réorganisation de la sous-traitance initiée dans les années 80 par les constructeurs automobiles (sélection et hiérarchisation des sous-traitants, normes très contraignantes imposées à travers les procédures d’homologation et les logiciels de gestion, regroupement, etc.). Ce modèle qui s’est étendu à d’autres branches, notamment à l’aéronautique où les constructeurs leur font supporter une partie des risques financiers et les poussent à délocaliser des unités de production dans les pays à bas salaires, a entraîné un transfert important de valeur ajoutée des PME vers les groupes.
Il faut faire une place à part aux entreprises moyennes positionnées sur un créneau qu’elles dominent. Dans son livre L’entreprise moyenne, publié en 2002, Yvon Gattaz, ancien président du CNPF et dirigeant-fondateur de Radial, proposait de réserver ce terme aux entreprises employant de 100 à 3 000 salariés ; elles étaient alors au nombre à 13 000 et employaient plus de 400 000 salariés. Le plus souvent sous contrôle familial, le manque de fonds propres les fragilisait, et beaucoup étaient passé sous le contrôle d’un groupe. Depuis la loi de modernisation économique votée en 2008, on parle d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) : elles emploient entre 250 et 5 000 salariés et réalisent un chiffre d’affaires compris entre 50 et 1 500 millions d’euros. Aujourd’hui (2009), on en compte 4 576 dont à peine 11 % sont indépendantes et 28 % sont sous contrôle d’un groupe étranger ; elles représentent 23,2 % des effectifs salariés, 22,2 % des immobilisations, 26 % des dépenses de R&D, et réalisent 33,5 % de leurs ventes à l’exportation. Moins nombreuses et plus petites qu’en Allemagne et au Royaume-Uni, elles sont aussi plus profitables mais créent peu d’emplois. Présentes dans tous les secteurs - machinisme agricole (Kuhn), biscuiterie (Poult), cosmétique (Sysley), câblerie (Acome), chimie (Axyntis), signalétique (Doublet), énergies nouvelles (Soitec), etc. -, elles jouent un rôle essentiel dans l’animation des territoires.